
© RTfrançais
La cybersécurité au cœur des inquiétudes des entreprises françaises
Un rapport d'Orange Cyberdefense alerte sur une hausse de 44,5 % des victimes d'extorsions en ligne entre octobre 2024 et septembre 2025, touchant plus de 6 100 organisations mondiales. Les PME françaises, qui représentent 67 % des cibles, paient un lourd tribut à cette industrialisation des cyberattaques.
Un document, publié par Orange Cyberdefense le 4 décembre 2025, dresse un état des lieux alarmant de la cybersécurité en France, basé sur l'analyse de 140 000 incidents. Il met en exergue une vulnérabilité croissante due à la digitalisation accélérée des entreprises, qui élargit la surface d'attaque.
Si la France n'est pas en tête en nombre absolu d'incidents, elle est l'un des pays les plus durement touchés, avec une propagation rapide vers les PME européennes. Un phénomène moins médiatisé que les spectaculaires enlèvements des détenteurs de cryptomonnaie, mais beaucoup plus massif.
🌍 Le cyberespace se fragmente, les menaces explosent....Il est temps de bâtir un front commun 🤝
📖 Les enseignements à retenir de notre grande enquête internationale annuelle du #SecurityNavigator2026 ⤵ #cybersécurité
- Orange Cyberdefense France (@OrangeCyberFR) December 4, 2025
Une industrialisation des cyberattaques qui frappe les PME
« Il y a de plus en plus de groupes qui se structurent et on passe d'une professionnalisation à une industrialisation des cyberattaquants », alerte Hugues Foulon. Sur les neuf premiers mois de 2025, le nombre de victimes mondiales a grimpé de 5 % par rapport à l'ensemble de 2024, atteignant des sommets inédits. Les États-Unis et le Canada dominent les cibles, mais l'Europe suit de près, avec un « élargissement géographique clair vers des régions à revenu intermédiaire et à forte croissance », note le rapport.
En France, les PME, déjà sur le radar des précédents bilans, incarnent désormais 67 % des victimes. Ces structures, souvent dépourvues de défenses robustes, sont particulièrement vulnérables aux rançongiciels et fuites de données. Orange Cyberdefense recense 89 acteurs malveillants actifs, en hausse de 17 % sur un an, dont certains opèrent sous de nouvelles marques pour contourner les sanctions. « Toutes les organisations [...] se digitalisent pour améliorer leurs processus, et donc à chaque fois, cela augmente les vulnérabilités », résume Hugues Foulon.
La métropole d'Aix-Marseille-Provence relève ainsi qu'une entreprise sur deux a subi une attaque, et 60 % ont encore une maturité cyber limitée, témoignant de l'inquiétude institutionnelle pour ce phénomène.
🔒 En 2025, 1 entreprise sur 2 a subi une attaque, et 60% ont encore une maturité cyber limitée.👨💻 La cybersécurité a ainsi été au cœur des échanges du Morning Innov' Provence se déroulant à Istres !
💬 Retours d'expérience, conseils opérationnels et pistes d'action ont été... pic.twitter.com/GEPcD1A2Zi
- Métropole Aix-Marseille-Provence (@AMPMetropole) December 4, 2025
Le rapport anticipe une « augmentation drastique de la désinformation et des attaques contre la réputation », facilitée par des outils d'IA accessibles. En France, où les cybercrimes ont doublé en 2024 selon la police, tandis que Paris est à la traîne dans le secteur, les autorités semblent dépassées. Les extorsions mêlent désormais cyberattaques, fuites de données et luttes informationnelles pour dénigrer ou affaiblir des cibles.